Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/45

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Mais l’hymen le vient-il prendre,
Adieu ses goûts favoris…
C’est Mistigris qu’on mène pendre ;
C’est Mistigris, c’est Mistigris !

Bien tempéré par l’Église,
Abélard devenu gras,
Voulut revoir Héloïse
Qui ne le reconnut pas.
— Rappelez-vous nos merveilles,
Dit l’amant, des plus contrits.
C’est Mistigris sans ses oreilles,
C’est Mistigris, c’est Mistigris !

Un jour, le petit profane,
Dans un féminin couvent,
Vient soulever la soutane
D’un prédicateur fervent.
Miracle ! crie une mère
À l’auditoire surpris,
C’est Mistigris qui monte en chaire ;
C’est Mistigris, c’est Mistigris !

L’école de notre ville
A cent médecins titrés,
Mais plus qu’eux il est habile
Et prend ailleurs ses degrés ;
Belle qu’agite un cœur tendre,
Pour voir tous vos maux guéris,
C’est Mistigris qu’il vous faut prendre ;
C’est Mistigris, c’est Mistigris !