Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/163

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femmes. L’offrande sera faite en grande pompe, parmi des chants, des lumières et des parfums.

Telle est la réponse de l’esprit quand le malade doit guérir. L’enchanteur qui l’a donnée se lève. Les parents prennent des moutons de la couleur indiquée, les égorgent et en répandent le sang en l’honneur de l’esprit. Puis ils les font cuire dans la maison du malade. Les enchanteurs et les femmes viennent, aussi nombreux qu’il a été prescrit. Quand tout est prêt, ils se mettent à danser, à jouer de la musique et à chanter en l’honneur de l’esprit. Puis ils prennent du bouillon où a cuit la viande, du breuvage et du bois d’aloès qu’ils brûlent comme de l’encens. Ils répandent çà et là le bouillon et le breuvage. Bientôt l’un d’eux tombe à terre, l’écume à la bouche. Ses compagnons lui demandent si le malade a obtenu son pardon. Parfois la réponse est « Oui » ; d’autres fois : « Non ». Quand le pardon n’a pas été accordé, l’esprit indique telle ou telle nouvelle cérémonie à accomplir. Les enchanteurs les accomplissent aussitôt, jusqu’à ce qu’ils reçoivent l’assurance que le malade a obtenu son pardon et sera bientôt guéri. Alors ils déclarent que l’esprit est satisfait et se mettent à table en grande allégresse. Celui qui gisait à terre se lève et mange avec eux. Quand le festin est fini, chacun rentre chez soi. Aussitôt le malade se lève, complètement rétabli.