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CONTES ARABES.

ce qui s’étoit passé entr’eux, et le serment du marchand. Il ajouta, que ce jour étoit celui de la parole donnée, et qu’il étoit résolu de demeurer là, pour voir ce qui en arriveroit.

Le second vieillard trouvant aussi la chose digne de sa curiosité, prit la même résolution. Il s’assit auprès des autres ; et à peine se fut-il mêlé à leur conversation, qu’il survint un troisième vieillard, qui, s’adressant aux deux premiers, leur demanda pourquoi le marchand qui étoit avec eux, paroissoit si triste. On lui en dit le sujet, qui lui parut si extraordinaire, qu’il souhaita aussi d’être témoin de ce qui se passeroit entre le génie et le marchand. Pour cet effet, il se plaça parmi les autres.

Ils aperçurent bientôt dans la campagne une vapeur épaisse, comme un tourbillon de poussière élevé par le vent. Cette vapeur s’avança jusqu’à eux, et se dissipant tout-à-coup, leur laissa voir le génie, qui, sans les saluer, s’approcha du marchand le sabre à la main, et le pre-