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CONTES ARABES.

eut pas plutôt ouï la fin, qu’il dit au troisième vieillard : « Je t’accorde le dernier tiers de la grâce du marchand ; il doit bien vous remercier tous trois de l’avoir tiré d’intrigue par vos histoires ; sans vous il ne seroit plus au monde. » En achevant ces mots, il disparut, au grand contentement de la compagnie. Le marchand ne manqua pas de rendre à ses trois libérateurs toutes les grâces qu’il leur devoit. Ils se réjouirent avec lui de le voir hors de péril ; après quoi ils se dirent adieu, et chacun reprit son chemin. Le marchand s’en retourna auprès de sa femme et de ses enfans, et passa tranquillement avec eux le reste de ses jours. « Mais, sire, ajouta Scheherazade, quelque beaux que soient les contes que j’ai racontés jusqu’ici à votre majesté, ils n’approchent pas de celui du pêcheur. » Dinarzade voyant que la sultane s’arrêtoit, lui dit : « Ma sœur, puisqu’il nous reste encore du temps, de grâce, racontez-nous l’histoire de ce pêcheur ; le sultan le voudra bien. »