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CONTES ARABES.

choisisse un genre de mort, je vous conjure, par le grand nom de Dieu qui étoit gravé sur le sceau du prophète Salomon, fils de David, de me dire la vérité sur une question que j’ai à vous faire. »

Quand le génie vit qu’on lui faisoit une adjuration qui le contraignoit de répondre positivement, il trembla en lui-même, et dit au pêcheur : « Demande-moi ce que tu voudras, et hâte-toi… »

Le jour venant à paroître, Scheherazade se tut en cet endroit de son discours. « Ma sœur, lui dit Dinarzade, il faut convenir que plus vous parlez, et plus vous faites de plaisir. J’espère que le sultan notre seigneur, ne vous fera pas mourir qu’il n’ait entendu le reste du beau conte du pêcheur. » « Le sultan est le maître, reprit Scheherazade ; il faut vouloir tout ce qui lui plaira. » Le sultan, qui n’avoit pas moins d’envie que Dinarzade d’entendre la fin de ce conte, différa encore la mort de la sultane.