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CONTES ARABES.

répondit le roi ? Songez-vous que c’est à moi que vous parlez, et que vous avancez une chose que je ne croirai pas légèrement ? » « Sire, répliqua le visir, je suis parfaitement instruit de ce que j’ai l’honneur de vous représenter. Ne vous reposez donc plus sur une confiance dangereuse. Si votre majesté dort, qu’elle se réveille ; car enfin, je le répète encore, le médecin Douban n’est parti du fond de la Grèce, son pays, il n’est venu s’établir dans votre cour, que pour exécuter l’horrible dessein dont j’ai parlé. » Non, non, visir, interrompit le roi, je suis sûr que cet homme que vous traitez de perfide et de traître, est le plus vertueux et le meilleur de tous les hommes ; il n’y a personne au monde que j’aime autant que lui. Vous savez par quel remède, ou plutôt par quel miracle il m’a guéri de ma lèpre ; s’il en veut à ma vie, pourquoi me l’a-t-il sauvée ? Il n’avoit qu’à m’abandonner à mon mal ; je n’en pouvois échapper ; ma vie étoit déjà à moitié consumée. Cessez donc