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LES MILLE ET UNE NUITS,

beaucoup d’empressement de voir cette merveille. Pour cet effet, il envoya chercher le pêcheur. « Mon ami, lui dit-il, ne pourrois-tu pas m’apporter encore quatre poissons de diverses couleurs ? » Le pêcheur répondit au sultan, que si sa majesté vouloit lui accorder trois jours pour faire ce qu’elle desiroit, il se promettoit de la contenter. Les ayant obtenus, il alla à l’étang pour la troisième fois, et il ne fut pas moins heureux que les deux autres ; car du premier coup de filet, il prit quatre poissons de couleur différente. Il ne manqua pas de les porter à l’heure même au sultan, qui en eut d’autant plus de joie, qu’il ne s’attendoit pas à les avoir sitôt, et qui lui fit donner encore quatre cents pièces de sa monnoie.

D’abord que le sultan eut les poissons, il les fit porter dans son cabinet avec tout ce qui étoit nécessaire pour les faire cuire. Là, s’étant enfermé avec son grand visir, ce ministre les habilla, les mit ensuite sur le feu dans une casserole, et quand ils fu-