Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
LES MILLE ET UNE NUITS,

jardin où elle entra. Je m’arrêtai à cette porte, afin qu’elle ne pût m’apercevoir pendant qu’elle traversoit un parterre ; et la conduisant des yeux autant que l’obscurité me le permettoit, je remarquai qu’elle entra dans un petit bois dont les allées étoient bordées de palissades fort épaisses. Je m’y rendis par un autre chemin ; et me glissant derrière la palissade d’une allée assez longue, je la vis qui se promenoit avec un homme.

» Je ne manquai pas de prêter une oreille attentive à leurs discours ; et voici ce que j’entendis : « Je ne mérite pas, disoit la reine à son amant, le reproche que vous me faites de n’être pas assez diligente : vous savez bien la raison qui m’en empêche. Mais si toutes les marques d’amour que je vous ai données jusqu’à présent, ne suffisent pas pour vous persuader de ma sincérité, je suis prête à vous en donner de plus éclatantes : vous n’avez qu’à commander ; vous savez quel est mon pouvoir. Je vais, si vous le souhai-