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CONTES ARABES.

tez, avant que le soleil se lève, changer cette grande ville et ce beau palais en des ruines affreuses, qui ne seront habitées que par des loups, des hiboux et des corbeaux. Voulez-vous que je transporte toutes les pierres de ces murailles si solidement bâties, au-delà du mont Caucase, et hors des bornes du monde habitable ? Vous n’avez qu’à dire un mot, et tous ces lieux vont changer de face. »

» Comme la reine achevoit ces paroles, son amant et elle se trouvant au bout de l’allée, tournèrent pour entrer dans une autre, et passèrent devant moi. J’avois déjà tiré mon sabre ; et comme l’amant étoit de mon côté, je le frappai sur le cou, et le renversai par terre. Je crus l’avoir tué ; et dans cette opinion, je me retirai brusquement sans me faire connoître à la reine, que je voulus épargner, à cause qu’elle étoit ma parente.

» Cependant le coup que j’avois porté à son amant étoit mortel ; mais