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LES MILLE ET UNE NUITS,

Haroun Alraschid[1], il y avoit à Bagdad, où il faisoit sa résidence, un porteur, qui, malgré sa profes-

    Tygre. La puissance des Abassides, d’abord affoiblie par les califes particuliers qui s’élevèrent en Espagne, en Afrique, en Arabie, fut entièrement éteinte en 1258. Un prince de cette famille s’étant réfugié en Égypte, les Mameluks le reconnurent pour leur chef, mais seulement dans ce qui concernoit la religion, et lui conservèrent le nom de calife que ses descendans portèrent jusqu’à la conquête des Ottomans, en 1517.

  1. Ou Aaeron Raschild, cinquième calife de la race des Abassides, contemporain de Charlemagne. C’étoit un prince inconcevable par le mélange de ses bonnes et de ses mauvaises qualités. Brave, pacifique, libéral, il répandit la terreur chez ses ennemis et les bienfaits sur ses peuples ; perfide, capricieux, ingrat, il sacrifia les droits les plus sacrés de la reconnoissance, de la justice et de l’humanité à ses injustes défiances et à la bizarrerie de ses goûts. Une grande partie de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe, depuis l’Espagne jusqu’aux Indes, plia sous ses armes. Huit victoires remportées en personne, les arts et les sciences ranimés, ont rendu son nom illustre. Il mourut l’an 800 de J. C. et le 23e de son règne. On trouvera souvent le nom de calife dans la suite de ces contes.