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LES MILLE ET UNE NUITS,

prenant fortement son parti, n’eût dit à Zobéïde et à Safie : « Mes chères sœurs, je vous conjure de permettre qu’il demeure avec nous : il n’est pas besoin de vous dire qu’il nous divertira ; vous voyez bien qu’il en est capable. Je vous assure que sans sa bonne volonté, sa légèreté et son courage à me suivre, je n’aurois pu venir à bout de faire tant d’emplettes en si peu de temps. D’ailleurs, si je vous répétois toutes les douceurs qu’il m’a dites en chemin, vous seriez peu surprises de la protection que je lui donne. »

À ces paroles d’Amine, le porteur, transporté de joie, se laissa tomber sur les genoux, baisa la terre aux pieds de cette charmante personne ; et en se relevant : « Mon aimable dame, lui dit-il, vous avez commencé aujourd’hui mon bonheur ; vous y mettez le comble par une action si généreuse ; je ne puis assez vous témoigner ma reconnoissance. Au reste, mesdames, ajouta-t-il, en s’adressant aux trois