Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
315
CONTES ARABES.

vous voir, lui dis-je, vous êtes étranger comme moi. » Il me répond que je ne me trompe pas. Dans le moment qu’il me fait cette réponse, le troisième Calender que vous voyez, survient. Il nous salue, et fait connoître qu’il est aussi étranger et nouveau venu à Bagdad. Comme frères, nous nous joignons ensemble, et nous résolvons de ne nous pas séparer.

» Cependant il étoit tard, et nous ne savions où aller loger dans une ville où nous n’avions aucune habitude, et où nous n’étions jamais venus. Mais notre bonne fortune nous avant conduits devant votre porte, nous avons pris la liberté de frapper ; vous nous avez reçus avec tant de charité et de bonté, que nous ne pouvons assez vous en remercier. Voilà, madame, ajouta-t-il, ce que vous m’avez commandé de vous raconter, pourquoi j’ai perdu mon œil droit, pourquoi j’ai la barbe et les sourcils ras, et pourquoi je suis en ce moment chez vous.»

« C’est assez, dit Zobéïde, nous sommes contentes : retirez-vous où il