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CONTES ARABES.

moun, fils de Dimdim, fit de grands cris, sans que l’on vît rien, et laissa la princesse libre. Elle porta d’abord la main au voile qui lui couvroit le visage, et le leva pour voir où elle étoit. « Où suis-je, s’écria-t-elle ? Qui m’a amenée ici ? » À ces paroles, le sultan ne put cacher l’excès de sa joie ; il embrassa sa fille, et la baisa aux yeux ; il baisa aussi la main du chef des derviches, et dit aux officiers qui l’accompagnoient : « Dites-moi votre sentiment : quelle récompense mérite celui qui a ainsi guéri ma fille ? » Ils répondirent tous qu’il méritoit de l’épouser. « C’est ce que j’avois dans la pensée, reprit le sultan, et je le fais mon gendre dès ce moment. »

» Peu de temps après, le premier visir mourut. Le sultan mit le derviche à sa place, et le sultan étant mort lui-même sans enfans mâles, les ordres de religion et de milice assemblés, le Bon-homme fut déclaré et reconnu sultan d’un commun consentement…

Le jour qui paroissoit, obligea