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CONTES ARABES.

» À cet ordre du sultan, les officiers se mirent à rire. Ce prince, irrité de leur hardiesse, étoit prêt à les punir ; mais ils lui dirent : « Sire, nous supplions votre majesté de nous pardonner : ces écritures ne sont pas d’un homme, elles sont d’un singe. » « Que dites-vous, s’écria le sultan, ces écritures merveilleuses ne sont pas de la main d’un homme ? » « Non, sire, répondit un des officiers, nous assurons votre majesté qu’elles sont d’un singe, qui les a faites devant nous. » Le sultan trouva la chose trop surprenante, pour n’être pas curieux de me voir. « Faites ce que je vous ai commandé, leur dit-il, amenez-moi promptement un singe si rare. »

» Les officiers revinrent au vaisseau, et exposèrent leur ordre au capitaine, qui leur dit que le sultan étoit le maître. Aussitôt ils me revêtirent d’une robe de brocard très-riche, et me portèrent à terre, où ils me mirent sur le cheval du sultan, qui m’attendoit dans son palais avec un grand nombre de personnes de sa