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CONTES ARABES.

piroient de la joie à tout le monde, hormis au roi. Ce prince, toujours occupé de l’infidélité de la reine, étoit la proie d’une affreuse mélancolie qui ne le quitta point pendant tout le voyage.

Lorsqu’il fut près de la capitale des Indes, il vit venir au-devant de lui le sultan[1] Schahriar avec toute sa cour. Quelle joie pour ces princes de se revoir ! Ils mirent tous deux pied à terre pour s’embrasser ; et après s’être donné mille marques de tendresse, ils remontèrent à cheval, et entrèrent dans la ville aux acclamations d’une foule innombrable de peuple. Le sultan conduisit le roi son frère jusqu’au palais qu’il lui avoit fait préparer. Ce palais communiquoit au sien par un même jardin ; il étoit d’autant plus magnifique, qu’il étoit consacré aux fêtes et aux divertissemens de la cour ; et on en avoit en-

  1. Ce mot arabe signifie empereur ou seigneur ; on donne ce titre à presque tous les souverains de l’Orient.