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CONTES ARABES.

prît ; et la première chose que je fis, fut de me dépouiller, d’exprimer l’eau de mon habit, et de l’étendre pour le faire sécher sur le sable qui étoit encore échauffé de la chaleur du jour.

» Le lendemain, le soleil eut bientôt achevé de sécher mon habit. Je le repris, et m’avançai pour reconnoître où j’étois. Je n’eus pas marché long-temps, que je connus que j’étois dans une petite isle déserte fort agréable, où il y avoit plusieurs sortes d’arbres fruitiers et sauvages. Mais je remarquai qu’elle étoit considérablement éloignée de terre, ce qui diminua fort la joie que j’avois d’être échappé de la mer. Néanmoins je me remettois à Dieu du soin de disposer de mon sort selon sa volonté, quand j’aperçus un petit bâtiment qui venoit de terre ferme à pleines voiles, et avoit la proue sur l’isle où j’étois.

» Comme je ne doutois pas qu’il n’y vînt mouiller, et que j’ignorois si les gens qui étoient dessus, seroient amis ou ennemis, je crus ne devoir pas me montrer d’abord. Je montai sur un