Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/462

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
426
LES MILLE ET UNE NUITS,

la demeure souterraine, d’un air qui marquoit qu’ils avoient quelque espérance ; mais lorsqu’ils virent la terre nouvellement remuée, ils changèrent de visage, et particulièrement le vieillard. Ils levèrent la pierre, et descendirent. Ils appellent le jeune homme par son nom, il ne répond point : leur crainte redouble ; ils le cherchent et le trouvent enfin étendu sur son lit, avec le couteau au milieu du cœur ; car je n’avois pas eu le courage de l’ôter. À cette vue, ils poussèrent des cris de douleur, qui renouvelèrent la mienne : le vieillard tomba évanoui ; ses esclaves, pour lui donner de l’air, l’apportèrent en haut entre leurs bras, et le posèrent au pied de l’arbre où j’étois. Mais malgré tous leurs soins, ce malheureux père demeura long-temps en cet état, et leur fit plus d’une fois désespérer de sa vie.

» Il revint toutefois de ce long évanouissement. Alors les esclaves apportèrent le corps de son fils, revêtu de ses plus beaux habillemens, et dès que la fosse qu’on lui faisoit, fut ache-