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CONTES ARABES.

vement, les eaux devinrent si basses, qu’il n’y avoit plus qu’un petit trajet de mer entre moi et la terre ferme. Je le traversai, et n’eus de l’eau que jusqu’à mi-jambe. Je marchai si long-temps sur la plage et sur le sable, que j’en fus très-fatigué. À la fin, je gagnai un terrain plus ferme ; et j’étois déjà assez éloigné de la mer, lorsque je vis fort loin devant moi comme un grand feu ; ce qui me donna quelque joie. « Je trouverai quelqu’un, disois-je, et il n’est pas possible que ce feu se soit allumé de lui-même. » Mais à mesure que je m’en approchois, mon erreur se dissipoit, et je reconnus bientôt que ce que j’avois pris pour du feu, étoit un château de cuivre rouge, que les rayons du soleil faisoient paroître de loin comme enflammé.

» Je m’arrêtai près de ce château, et m’assis, autant pour en considérer la structure admirable, que pour me remettre un peu de ma lassitude. Je n’avois pas encore donné à cette maison magnifique toute l’attention