Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/471

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
435
CONTES ARABES.

moindre intérêt, et que je demeurasse en repos.

» Nous passâmes la journée à nous entretenir de choses indifférentes ; et quand la nuit fut venue, après avoir tous soupé séparément, le vieillard apporta encore les bassins bleus ; les jeunes seigneurs se barbouillèrent, ils pleurèrent, se frappèrent et crièrent : « Voilà le fruit de notre oisiveté et de nos débauches. » Ils firent le lendemain et les nuits suivantes, la même action.

» À la fin, je ne pus résister à ma curiosité, et je les priai très-sérieusement de la contenter, ou de m’enseigner par quel chemin je pourrois retourner dans mon royaume ; car je leur dis qu’il ne m’étoit pas possible de demeurer plus long-temps avec eux, et d’avoir toutes les nuits un spectacle si extraordinaire, sans qu’il me fût permis d’en savoir les motifs.

» Un des seigneurs me répondit pour tous les autres : « Ne vous étonnez pas de notre conduite à votre égard ; si jusqu’à présent nous n’a-