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CONTES ARABES.

est arrivé ; vous l’apprendrez par vous-même. Ce que nous pouvons vous dire, c’est qu’il nous en coûte à chacun notre œil droit ; et la pénitence dont vous avez été témoin, est une chose que nous sommes obligés de faire pour y avoir été. L’histoire de chacun de nous en particulier, est remplie d’aventures extraordinaires, et on en feroit un gros livre ; mais nous ne pouvons vous en dire davantage…

En achevant ces mots, Scheherazade interrompit son conte, et dit au sultan des Indes : « Sire, comme ma sœur m’a réveillée aujourd’hui un peu plutôt que de coutume, je commençois à craindre d’ennuyer votre majesté ; mais voilà le jour qui paroît à propos, et m’impose silence. » La curiosité de Schahriar l’emporta encore sur le serment cruel qu’il avoit fait.