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CONTES ARABES.

bonheur, si nous n’eussions pas ouvert la porte d’or pendant l’absence des princesses. Vous n’avez pas été plus sage que nous, et vous avez éprouvé la même punition. Nous voudrions bien vous recevoir parmi nous pour faire la pénitence que nous faisons, et dont nous ne savons pas de combien sera la durée ; mais nous vous avons déjà déclaré les raisons qui nous en empêchent. C’est pourquoi retirez-vous ; allez à la cour de Bagdad ; vous y trouverez celui qui doit décider de votre destinée. »

» Ils m’enseignèrent la route que je devois tenir, et je me séparai d’eux. Je me fis raser en chemin la barbe et les sourcils, et pris l’habit de Calender. Il y a long-temps que je marche. Enfin, je suis arrivé aujourd’hui dans cette ville à l’entrée de la nuit. J’ai rencontré à la porte ces Calenders mes confrères, tous étrangers comme moi. Nous avons été tous trois fort surpris de nous voir borgnes du même œil. Mais nous n’avons pas eu le temps de nous entretenir de cette dis-