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CONTES ARABES.

au palais, et s’acquitta de sa commission avec tant de diligence, que le calife en fut fort satisfait. Ce prince, pour garder la bienséance devant tous les officiers de sa maison qui étoient présens, fit placer les trois dames derrière la portière de la salle qui conduisoit à son appartement, et retint près de lui les trois Calenders, qui firent assez connoître par leurs respects, qu’ils n’ignoroient pas devant qui ils avoient l’honneur de paroître.

Lorsque les dames furent placées, le calife se tourna de leur côté, et leur dit : « Mesdames, en vous apprenant que je me suis introduit chez vous cette nuit déguisé en marchand, je vais, sans doute, vous alarmer ; vous craindrez de m’avoir offensé, et vous croirez peut-être que je ne vous ai fait venir ici que pour vous donner des marques de mon ressentiment ; mais rassurez-vous : soyez persuadées que j’ai oublié le passé, et que je suis même très-content de votre conduite. Je souhaiterois que toutes les dames