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CONTES ARABES.

qui va vous étonner, le Roc vient qui les enlève tous deux entre ses griffes, et les emporte pour nourrir ses petits.

» Je passe sous silence plusieurs autres particularités de cette isle, de peur de vous ennuyer. J’y échangeai quelques-uns de mes diamans contre de bonnes marchandises. De là nous allâmes à d’autres isles ; et enfin après avoir touché à plusieurs villes marchandes de terre ferme, nous abordâmes à Balsora, d’où je me rendis à Bagdad. J’y fis d’abord de grandes aumônes aux pauvres, et je jouis honorablement du reste de mes richesses immenses que j’avois apportées et gagnées avec tant de fatigues. »

Ce fut ainsi que Sindbad raconta son second voyage. Il fit donner encore cent sequins à Hindbad, qu’il invita à venir le lendemain entendre le récit du troisième. Les conviés retournèrent chez eux, et revinrent le jour suivant à la même heure, de même que le porteur, qui avoit déjà presque oublié sa misère passée. On