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CONTES ARABES.

» Ce prince me reconnut d’abord, et me témoigna une joie toute particulière de me revoir. « Ah, Sindbad, me dit-il, soyez le bien-venu ! Je vous jure que j’ai songé à vous très-souvent depuis votre départ. Je bénis ce jour, puisque nous nous voyons encore une fois. » Je lui fis mon compliment ; et après l’avoir remercié de la bonté qu’il avoit pour moi, je lui présentai la lettre et le présent du calife, qu’il reçut avec toutes les marques d’une grande satisfaction.

» Le calife lui envoyoit un lit complet de drap d’or, estimé mille sequins, cinquante robes d’une très-riche étoffe, cent autres de toile blanche, la plus fine du Caire, de Suez, d’Alexandrie et de Cufa[1] ; un autre lit cramoisi, et un autre encore d’une autre façon ; un vase d’agate plus large que profond, épais d’un

  1. Isle de l’Iraque-Arabique, sur le bras le plus occidental de l’Euphrate, à cinquante lieues de Bagdad.