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LES MILLE ET UNE NUITS,

du bain qu’il avoit commandé de tenir prêt, d’y conduire Noureddin Ali, qui y trouva du linge qui n’avoit point encore servi, d’une finesse et d’une propreté qui faisoit plaisir à voir, aussi bien que toutes les autres choses nécessaires. Quand on eut lavé et frotté l’époux, il voulut reprendre l’habit qu’il venoit de quitter ; mais on lui en présenta un autre de la dernière magnificence. Dans cet état, et parfumé d’odeurs les plus exquises, il alla retrouver le grand visir son beau-père, qui fut charmé de sa bonne mine, et qui l’ayant fait asseoir auprès de lui : « Mon fils, lui dit-il, vous m’avez déclaré qui vous êtes, et le rang que vous teniez à la cour d’Égypte ; vous m’avez dit même que vous avez eu un démêlé avec votre frère, et que c’est pour cela que vous vous êtes éloigné de votre pays ; je vous prie de me faire la confidence entière, et de m’apprendre le sujet de votre querelle. Vous devez présentement avoir une parfaite confiance en moi, et ne me rien cacher. »