Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
283
CONTES ARABES.

qua la fée, je vous confesse qu’il mériteroit d’épouser la charmante personne qu’on destine au bossu ; et il me semble que nous ferions une action digne de nous, si, nous opposant à l’injustice du sultan d’Égypte, nous pouvions substituer ce jeune homme à la place de l’esclave. » « Vous avez raison, repartit le génie ; vous ne sauriez croire combien je vous sais bon gré de la pensée qui vous est venue. Trompons, j’y consens, la vengeance du sultan d’Égypte ; consolons un père affligé, et rendons sa fille aussi heureuse qu’elle se croit misérable. Je n’oublierai rien pour faire réussir ce projet ; et je suis persuadé que vous ne vous y épargnerez pas ; je me charge de le porter au Caire sans qu’il se réveille, et je vous laisse le soin de le porter ailleurs quand nous aurons exécuté notre entreprise. »

» Après que la fée et le génie eurent concerté ensemble tout ce qu’ils vouloient faire, le génie enleva doucement Bedreddin, et le transportant