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LES MILLE ET UNE NUITS,

sage une langueur, ou plutôt une tristesse mortelle, dont il n’étoit pas difficile de deviner la cause, en voyant à côté d’elle un mari si difforme et si peu digne de son amour. Le trône de ces époux si mal assortis étoit au milieu d’un sofa. Les femmes des émirs, des visirs, des officiers de la chambre du sultan, et plusieurs autres dames de la cour et de la ville, étoient assises de chaque côté un peu plus bas, chacune selon son rang, et toutes habillées d’une manière si avantageuse et si riche, que c’étoit un spectacle très-agréable à voir. Elles tenoient de grandes bougies allumées.

» Lorsqu’elles virent entrer Bedreddin Hassan, elles jetèrent les yeux sur lui ; et admirant sa taille, son air et la beauté de son visage, elles ne pouvoient se lasser de le regarder. Quand il fut assis, il n’y en eut pas une qui ne quittât sa place pour s’approcher de lui et le considérer de plus près ; et il n’y en eut guère qui, en se retirant pour aller