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CONTES ARABES.

ce n’est pas mon père, c’est le vôtre. Mais moi, de quel père suis-je fils ? » À cette demande, Dame de beauté rappelant dans sa mémoire la nuit de ses noces, suivie d’un si long veuvage, commença à répandre des larmes, en regrettant amèrement la perte d’un époux aussi aimable que Bedreddin.

» Dans le temps que Dame de beauté pleuroit d’un côté, et Agib de l’autre, le visir Schemseddin Mohammed entra, et voulut savoir la cause de leur affliction. Dame de beauté la lui apprit, et lui raconta la mortification qu’Agib avoit reçue à l’école. Ce récit toucha vivement le visir, qui joignit ses pleurs à leurs larmes, et qui, jugeant par-là que tout le monde tenoit des discours contre l’honneur de sa fille, en fut au désespoir. Frappé de cette cruelle pensée, il alla au palais du sultan ; et après s’être prosterné à ses pieds, il le supplia très-humblement de lui accorder la permission de faire un voyage dans les provinces du levant, et particulièrement à Balso-