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CONTES ARABES.

parler à sa belle-sœur. Les domestiques lui dirent qu’elle étoit dans un petit édifice en forme de dôme, qu’ils lui montrèrent au milieu d’une cour très-spacieuse. En effet, cette tendre mère avoit coutume d’aller passer la meilleure partie du jour et de la nuit dans cet édifice qu’elle avoit fait bâtir pour représenter le tombeau de Bedreddin Hassan qu’elle croyoit mort, après l’avoir si long-temps attendu en vain. Elle y étoit alors occupée à pleurer ce cher fils, et Schemseddin Mohammed la trouva ensevelie dans une affliction mortelle.

» Il lui fit son compliment ; et après l’avoir suppliée de suspendre ses larmes et ses gémissemens, il lui apprit qu’il avoit l’honneur d’être son beau-frère, et lui dit la raison qui l’avoit obligé de partir du Caire, et de venir à Balsora…

En achevant ces mots, Scheherazade voyant paroître le jour, cessa de poursuivre son récit ; mais elle en reprit le fil de cette sorte sur la fin de la nuit suivante :