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LES MILLE ET UNE NUITS,

délicate ni moins excellente que celle qu’il leur avoit présentée la première fois. « Venez, lui dit Agib, asseyez-vous auprès de moi et mangez avec nous. » Bedreddin s’étant assis, voulut embrasser Agib pour lui marquer la joie qu’il avoit de se voir à ses côtés ; mais Agib le repoussa en lui disant : « Tenez-vous en repos, votre amitié est trop vive. Contentez-vous de me regarder et de m’entretenir. » Bedreddin obéit, et se mit à chanter une chanson dont il composa sur-le-champ les paroles à la louange d’Agib. Il ne mangea point, et ne fit autre chose que servir ses hôtes. Lorsqu’ils eurent achevé de manger, il leur présenta à laver[1] et une serviette très-blanche pour s’essuyer les mains. Il prit ensuite un vase de sorbet, et leur en prépara plein une grande porcelaine où il mit de la nei-

  1. Comme les Mahométans se lavent les mains cinq fois le jour lorsqu’ils vont faire leur prière, ils ne croient pas avoir besoin de se laver avant que de manger ; mais ils se lavent après, parce qu’ils mangent sans fourchette.