Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/387

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
377
CONTES ARABES.

dant tout ce temps-là, si bien que les domestiques du visir l’eurent plutôt tiré de la caisse, mis en chemise et en caleçon, qu’il ne fut réveillé ; et ils le transportèrent dans la salle si brusquement, qu’ils ne lui donnèrent pas le loisir de se reconnoître. Quand il se vit seul dans la salle, il promena sa vue de toutes parts ; et les choses qu’il voyoit, rappelant dans sa mémoire le souvenir de ses noces, il s’aperçut avec étonnement que c’étoit la même salle où il avoit vu le palefrenier bossu. Sa surprise augmenta encore, lorsque s’étant approché doucement de la porte d’une chambre qu’il trouva ouverte, il vit dedans son habillement au même endroit où il se souvenoit de l’avoir mis la nuit de ses noces. « Bon Dieu, dit-il en se frottant les yeux, suis-je endormi, suis-je éveillé ? »

» Dame de beauté qui l’observoit, après s’être divertie de son étonnement, ouvrit tout-à-coup les rideaux de son lit, et avançant la tête : « Mon cher Seigneur, lui dit-elle d’un ton as-