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LES MILLE ET UNE NUITS,

son argent ; ce sera un revenant bon pour moi. »

» Je ne me trompai pas dans ma conjecture : l’année se passa avant que j’entendisse parler du jeune homme. Au bout de l’an, il parut aussi richement vêtu que la dernière fois, mais il me sembloit avoir quelque chose dans l’esprit. Je le suppliai de me faire l’honneur d’entrer chez moi. « Je le veux bien pour cette fois, me répondit-il, mais à condition que vous ne ferez pas de dépense extraordinaire pour moi. » « Je ne ferai que ce qui vous plaira, repris-je ; descendez donc de grâce. » Il mit pied à terre, et entra chez moi. Je donnai des ordres pour le régal que je voulois lui faire ; et en attendant qu’on servît, nous commençâmes à nous entretenir. Quand le repas fut prêt, nous nous assîmes à table. Dès le premier morceau, je remarquai qu’il le prit de la main gauche, et je fus étonné de voir qu’il ne se servoit nullement de la droite. Je ne savois ce que j’en devois penser. « Depuis que je con-