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CONTES ARABES.

retournant au bezestein, je les distribuai à différens marchands qu’ils m’avoient indiqués comme les plus solvables, et qui me donnèrent un reçu en bonne forme, signé par des témoins, sous la condition que je ne leur demanderois rien le premier mois.

» Mes affaires ainsi disposées, je n’eus plus l’esprit occupé d’autres choses que de plaisirs. Je contractai amitié avec diverses personnes à-peu-près de mon âge, qui avoient soin de me bien faire passer mon temps. Le premier mois s’étant écoulé, je commençai à voir mes marchands deux fois la semaine, accompagné d’un officier public pour examiner leurs livres de vente, et d’un changeur pour régler la bonté et la valeur des espèces qu’ils me comptoient. Ainsi, les jours de recette quand je me retirois au khan de Mesrour où j’étois logé, j’emportois une bonne somme d’argent. Cela n’empêchoit pas que les autres jours de la semaine, je n’allasse passer la matinée tantôt chez un