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CONTES ARABES.

la satisfaction imaginable. On nous servit ensuite les mets les plus délicats et les plus exquis. Nous nous mîmes à table ; et après le repas, nous recommençâmes à nous entretenir jusqu’à la nuit. Alors on nous apporta d’excellent vin et des fruits propres à exciter à boire, et nous bûmes au son des instrumens que les esclaves accompagnèrent de leurs voix. La dame du logis chanta elle-même, et acheva, par ses chansons, de m’attendrir et de me rendre le plus passionné de tous les amans. Enfin Je passai la nuit à goûter toutes sortes de plaisirs.

» Le lendemain matin, après avoir mis adroitement sous le chevet du lit la bourse et les cinquante pièces d’or que j’avois apportées, je dis adieu à la dame, qui me demanda quand je la reverrois. « Madame, lui répondis-je, je vous promets de revenir ce soir. » Elle parut ravie de ma réponse, me conduisit jusqu’à la porte ; et en nous séparant, elle me conjura de tenir ma promesse.