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CONTES ARABES.

dans les appartemens des dames du palais, et qu’on ne peut vous y introduire qu’en prenant des mesures qui demandent un grand secret : la favorite en a pris de justes. De votre côté, faites tout ce qui dépendra de vous ; mais sur-tout soyez discret, car il y va de votre vie. »

» Je l’assurai que je ferois exactement tout ce qui me seroit ordonné. « Il faut donc, me dit-il, que ce soir, à l’entrée de la nuit, vous vous rendiez à la mosquée que Zobéide, épouse du calife, a fait bâtir sur le bord du Tigre, et que là vous attendiez qu’on vous vienne chercher. » Je consentis à tout ce qu’il voulut. J’attendis la fin du jour avec impatience ; et quand elle fut venue, je partis. J’assistai à la prière d’une heure et demie après le soleil couché, dans la mosquée, où je demeurai le dernier.

» Je vis bientôt aborder un bateau dont tous les rameurs étoient eunuques ; ils débarquèrent et apportèrent dans la mosquée plusieurs grands coffres, après quoi ils se retirèrent ;