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LES MILLE ET UNE NUITS,

nuit, et nous prièrent de leur donner retraite jusqu’à ce matin. Nous les reçûmes à une condition qu’ils acceptèrent ; et après les avoir fait asseoir à notre table, ils nous régaloient d’un concert à leur mode, lorsque nous entendîmes frapper à notre porte. C’etoit trois marchands de Moussoul de fort bonne mine, qui nous demandèrent la même grâce que les Calenders ; nous la leur accordâmes à la même condition. Mais ils ne l’observèrent ni les uns ni les autres ; néanmoins, quoique nous fussions en état aussi bien qu’en droit de les punir, nous nous contentâmes d’exiger d’eux le récit de leur histoire ; et nous bornâmes notre vengeance à les renvoyer ensuite, et à les priver de la retraite qu’ils nous avoient demandée. »

Le calife Haroun Alraschid fut très-content d’avoir appris ce qu’il vouloit savoir, et témoigna publiquement l’admiration que lui causoit tout ce qu’il venoit d’entendre…

« Mais, sire, dit en cet endroit