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CONTES ARABES.

qu’après avoir souffert durant plusieurs années tous les travaux du corps et de l’esprit que l’imagination peut concevoir. Oui, seigneurs, ajouta-t-il en s’adressant à toute la compagnie, je puis vous assurer que ces travaux sont si extraordinaires, qu’ils sont capables d’ôter aux hommes les plus avides de richesses, l’envie fatale de traverser les mers pour en acquérir. Vous n’avez peut-être entendu parler que confusément de mes étranges aventures, et des dangers que j’ai courus sur mer dans les sept voyages que j’ai faits ; et puisque l’occasion s’en présente, je vais vous en faire un rapport fidèle : je crois que vous ne serez pas fâchés de l’entendre. »

Comme Sindbad vouloit raconter son histoire, particulièrement à cause du porteur, avant que de la commencer, il ordonna qu’on fît porter la charge qu’il avoit laissée dans la rue, au lieu où Hindbad marqua qu’il souhaitoit qu’elle fût portée. Après cela, il parla dans ces termes :