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LES MILLE ET UNE NUITS,

mes ; et quand ses gens l’eurent déshabillé, je vis que la main droite lui manquoit. Je remarquai même qu’il n’y avoit pas long-temps qu’on la lui avoit coupée : c’étoit aussi la cause de sa maladie que l’on m’avoit cachée ; et tandis qu’on y appliquoit des médicamens propres à le guérir promptement, on m’avoit appelé pour empêcher que la fièvre qui l’avoit pris, n’eût de mauvaises suites. Je fus assez surpris et fort affligé de le voir en cet état ; il le remarqua bien sur mon visage. « Médecin, me dit-il, ne vous étonnez pas de me voir la main coupée ; je vous en dirai quelque jour le sujet, et vous entendrez une histoire des plus surprenantes. »

» Après que nous fûmes sortis du bain, nous nous mîmes à table, nous nous entretînmes ensuite, et il me demanda s’il pouvoit, sans altérer sa santé, s’aller promener hors de la ville, au jardin du gouverneur. Je lui répondis que non-seulement il le pouvoit, mais qu’il lui étoit même très-salutaire de prendre l’air. « Si