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CONTES ARABES.

pliqua un si rudement, qu’il en fut scandalisé. Il en rougit, et se leva pour s’éloigner d’une si rude joueuse. Alors la vieille qui l’avoit amené, le regarda d’une manière à lui faire connoître qu’il avoit tort, et qu’il ne se souvenoit pas de l’avis qu’elle lui avoit donné d’avoir de la complaisance. Il reconnut sa faute ; et pour la réparer, il se rapprocha de la jeune dame, en feignant qu’il ne s’en étoit pas éloigné par mauvaise humeur. Elle le tira par le bras, le fit encore asseoir près d’elle, et continua de lui faire mille caresses malicieuses. Ses esclaves, qui ne cherchoient qu’à la divertir, se mirent de la partie : l’une donnoit au pauvre Bakbarah des nasardes de toute sa force, l’autre lui tiroit les oreilles à les lui arracher, et d’autres enfin lui appliquoient des soufflets qui passoient la raillerie. Mon frère souffroit tout cela avec une patience admirable ; il affectoit même un air gai, et regardant la vieille avec un souris forcé : « Vous l’avez bien dit, disoit-il, que je trou-