Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
LES MILLE ET UNE NUITS,

souhaiter que Dieu vous rende la vue. » « Vous pouviez bien me dire cela à la porte, reprit mon frère, et m’épargner la peine de monter. » « Et pourquoi, innocent que vous êtes, ne répondez-vous pas dès la première fois lorsque vous frappez, et qu’on vous demande qui est là ? D’où vient que vous donnez la peine aux gens de vous aller ouvrir quand on vous parle ? » « Que voulez-vous donc faire de moi, dit mon frère ? » « Je vous le répète encore, répondit le maître, je n’ai rien à vous donner.» « Aidez-moi donc à descendre comme vous m’avez aidé à monter, répliqua Bakbac. » « L’escalier est devant vous, repartit le maître, descendez seul si vous voulez. » Mon frère se mit à descendre ; mais le pied venant à lui manquer au milieu de l’escalier, il se fit bien du mal aux reins et à la tête en glissant jusqu’au bas. Il se releva avec assez de peine, et sortit en se plaignant et en murmurant contre le maître de la maison, qui ne fit que rire de sa chute.