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CONTES ARABES.

maison ; et comme après ce qui lui étoit arrivé, il appréhendoit tout, il craignit que ces cavaliers ne le suivissent pour l’arrêter ; c’est pourquoi il ouvrit la porte pour se cacher ; et après l’avoir refermée, il entra dans une grande cour, où il n’eut pas plutôt paru, que deux domestiques vinrent à lui, et le prenant au collet : « Dieu soit loué, lui dirent-ils, de ce que vous venez vous-même vous livrer à nous ! Vous nous avez donné tant de peine ces trois dernières nuits, que nous n’en avons pas dormi ; et vous n’avez épargné notre vie, que parce que nous avons su nous garantir de votre mauvais dessein. »

» Vous pouvez bien penser que mon frère fut fort surpris de ce compliment. « Bonnes gens, leur dit-il, je ne sais ce que vous me voulez, et vous me prenez sans doute pour un autre. » « Non, non, répliquèrent-ils, nous n’ignorons pas que vous et vos camarades vous êtes de francs voleurs. Vous ne vous contentez pas d’avoir dérobé à notre maître tout ce qu’il