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CONTES ARABES.

avec respect, et me dira : « Seigneur, (car elle n’osera m’appeler son gendre, de peur de me déplaire en me parlant si familièrement) je vous supplie de ne pas dédaigner de regarder ma fille, et de vous approcher d’elle : je vous assure qu’elle ne cherche qu’à vous plaire, et qu’elle vous aime de toute son ame. » Mais ma belle-mère aura beau parler, je ne lui répondrai pas une syllabe, et je demeurerai ferme dans ma gravité. Alors elle se jettera à mes pieds, me les baisera plusieurs fois, et me dira : « Seigneur, seroit-il possible que vous soupçonnassiez la sagesse de ma fille ? Je vous assure que je l’ai toujours eue devant les yeux, et que vous êtes le premier homme qui l’ait jamais vue en face. Cessez de lui causer une si grande mortification, faites-lui la grâce de la regarder, de lui parler, et de la fortifier dans la bonne intention qu’elle a de vous satisfaire en toute chose. » Tout cela ne me touchera point ; ce que