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LES MILLE ET UNE NUITS,

qui avoient reconnu mon frère et vu les porteurs aller et venir, coururent avertir le juge de police de ce déménagement qui leur avoit paru suspect. Alnaschar passa la nuit assez tranquillement ; mais le lendemain matin, comme il sortoit du logis, il rencontra à sa porte vingt hommes des gens du juge de police qui se saisirent de lui. « Venez avec nous, lui dirent-ils, notre maître veut parler à vous. » Mon frère les pria de se donner un moment de patience, et leur offrit une somme d’argent pour qu’ils le laissassent échapper ; mais au lieu de l’écouter, ils le lièrent et le forcèrent de marcher avec eux. Ils rencontrèrent dans une rue un ancien ami de mon frère qui les arrêta, et s’informa d’eux pour quelle raison ils l’emmenoient ; il leur proposa même une somme considérable pour le lâcher et rapporter au juge de police qu’ils ne l’avoient pas trouvé ; mais ne put rien obtenir d’eux, et ils menèrent Alnaschar au juge de police…