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CONTES ARABES.

siéges et les placèrent près de la fenêtre de l’avance du dôme où étoient Ebn Thaher et le prince de Perse ; de manière que les sièges ainsi disposés avec le trône de la favorite et les femmes qu’elle avoit à ses côtés, formèrent un demi-cercle devant eux.

Lorsque les femmes qui étoient assises auparavant sur ces sièges, eurent repris chacune leur place avec la permission de Schemselnihar qui le leur ordonna par un signe, cette charmante favorite choisit une de ses femmes pour chanter. Cette femme, après avoir employé quelques momens à mettre son luth d’accord, chanta une chanson dont le sens étoit : Que deux amans qui s’aimoient parfaitement, avoient l’un pour l’autre une tendresse sans bornes ; que leurs cœurs en deux corps différens n’en faisoient qu’un, et que lorsque quelqu’obstacle s’opposoit à leurs désirs, ils pouvoient se dire les larmes aux yeux : « Si nous nous aimons, parce que nous nous trouvons aimables,