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CONTES ARABES.

que celui qu’il avoit déjà chanté.

Ces deux amans s’étant déclaré par leurs chansons leur tendresse mutuelle, Schemselnihar céda à la force de la sienne. Elle se leva de dessus son trône, tout hors d’elle-même, et s’avança vers la porte du salon. Le prince qui connut son dessein, se leva aussitôt et alla au-devant d’elle avec précipitation. Ils se rencontrèrent sous la porte, où ils se donnèrent la main, et s’embrassèrent avec tant de plaisir qu’ils s’évanouirent. Ils seroient tombés, si les femmes qui avoient suivi Schemselnihar, ne les en eussent empêchés. Elles les soutinrent et les transportèrent sur un sofa où elles les firent revenir à force de leur jeter de l’eau de senteur au visage, et de leur faire sentir plusieurs sortes d’odeurs.

Quand ils eurent repris leurs esprits, la première chose que fit Schemselnihar, fut de regarder de tous côtés ; et comme elle ne vit pas Ebn Thaher, elle demanda avec empressement où il étoit. Ebn Thaher