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CONTES ARABES.

D’abord que Schemselnihar fut dans le jardin avec les femmes qui l’avoient suivie, elle fit emporter les siéges qui avoient servi aux femmes qui jouoient des instrumens, à s’asseoir près de la fenêtre, d’où le prince de Perse et Ebn Thaher les avoient entendus ; et lorsquelle vit les choses dans l’état qu’elle souhaitoit, elle s’assit sur son trône d’argent. Alors elle envoya avertir l’esclave sa confidente d’amener le chef des eunuques, et les deux officiers ses subalternes.

Ils parurent suivis de vingt eunuques noirs tous proprement habillés avec le sabre au côté, avec une ceinture d’or large de quatre doigts. De si loin qu’ils aperçurent la favorite Schemselnihar, ils lui firent une profonde révérence, qu’elle leur rendit de dessus son trône. Quand ils furent plus avancés, elle se leva, et alla au-devant de Mesrour qui marchoit le premier. Elle lui demanda quelle nouvelle il apportoit ; il lui répondit : « Madame, le Commandeur des croyans, qui m’envoie vers vous,