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LES MILLE ET UNE NUITS,

prince de Perse ! » Quand l’esclave le vit évanoui, elle courut chercher de l’eau, sans perdre le temps à discourir, et revint en peu de momens.

Enfin le prince de Perse, après qu’on lui eut jeté de l’eau sur le visage, reprit ses esprits : « Prince, lui dit alors Ebn Thaher, nous courons risque de périr ici vous et moi, si nous y restons davantage ; faites donc un effort, et sauvons-nous au plus vite. » Il étoit si foible qu’il ne put se lever lui seul. Ebn Thaher et la confidente lui donnèrent la main, et le soutenant des deux côtés, ils allèrent jusqu’à une petite porte de fer qui s’ouvroit sur le Tigre. Ils sortirent par là, et s’avancèrent jusque sur le bord d’un petit canal qui communiquoit au fleuve. La confidente frappa des mains, et aussitôt un petit bateau parut et vint à eux avec un seul rameur. Ali Ebn Becar et son compagnon s’embarquèrent, et l’esclave confidente demeura sur le bord du canal. D’abord que le prince se fut assis dans le bateau, il étendit une main du côté