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CONTES ARABES.

nous pourrions même courir risque d’être rencontrés par le guet. » Ils sortirent enfin du bateau ; mais le prince avoit si peu de force, qu’il ne pouvoit marcher, ce qui mit Ebn Thaher dans un grand embarras. Il se souvint qu’il avoit un ami dans le voisinage ; il traîna le prince jusque-là avec beaucoup de peine. L’ami les reçut avec bien de la joie ; et quand il les eut fait asseoir, il leur demanda d’où ils venoient si tard. Ebn Thaher lui répondit : « J’ai appris ce soir qu’un homme qui me doit une somme d’argent assez considérable, étoit dans le dessein de partir pour un long voyage, je n’ai point perdu de temps, je suis allé le chercher ; et en chemin, j’ai rencontré ce jeune seigneur que vous voyez, et à qui j’ai mille obligations ; comme il connoît mon débiteur, il a bien voulu me faire la grâce de m’accompagner. Nous avons eu assez de peine à mettre notre homme à la raison. Nous en sommes pourtant venus à bout, et c’est ce qui est cause que nous n’avons