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LES MILLE ET UNE NUITS,

embarrasse pas, s’il vous plaît ; je vous conjure de faire comme si je n’étois pas chez vous. Je n’y voudrois pas demeurer un moment, si je croyois que ma présence vous contraignît en la moindre chose. »

D’abord qu’Ebn Thaher eut un moment pour se reconnoître, il apprit à sa famille tout ce qui s’étoit passé au palais de Schemselnihar, et finit son récit en remerciant Dieu de l’avoir délivré du danger qu’il avoit couru. Les principaux domestiques du prince de Perse vinrent recevoir ses ordres chez Ebn Thaher, et l’on y vit bientôt arriver plusieurs de ses amis qu’ils avoient avertis de son indisposition. Ses amis passèrent la meilleure partie de la journée avec lui ; et si leur entretien ne put effacer les tristes idées qui causoient son mal, il en tira du moins cet avantage, qu’elles lui donnèrent quelque relâche. Il vouloit prendre congé d’Ebn Thaher sur la fin du jour ; mais ce fidèle ami lui trouva encore tant de foiblesse, qu’il l’obligea d’attendre au