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CONTES ARABES.

bord au prince de Perse. « Malheureux prince, dit-il en lui-même, quel chagrin n’aurez-vous pas quand vous apprendrez cette nouvelle ? Par quelle entremise entretiendrez-vous le commerce que vous avez avec Schemselnihar ? Je crains que vous n’en mouriez de désespoir. J’ai compassion de vous ; il faut que je vous dédommage de la perte que vous avez faite d’un confident trop timide. »

L’affaire qui l’avoit obligé de sortir, n’étoit pas de grande conséquence ; il la négligea, et quoiqu’il ne connût le prince de Perse que pour lui avoir vendu quelques pierreries, il ne laissa pas d’aller chez lui. Il s’adressa à un de ses gens, et le pria de vouloir bien dire à son maître qu’il souhaitoit de l’entretenir d’une affaire très-importante. Le domestique revint bientôt trouver le joaillier, et l’introduisit dans la chambre du prince qui étoit à demi couché sur le sofa, la tête sur le coussin. Comme il se souvint de l’avoir vu, il se leva pour le recevoir, lui dit qu’il étoit le bien-venu ; et après